La ligne à grande vitesse Rhin-Rhône constitue la première ligne à grande vitesse française de province à province. Elle permet d’accueillir deux types de trafic : un trafic Est-Ouest reliant Paris à l’est de la France, à la Suisse et au Sud du Bade-Wurtemberg, ainsi qu’un trafic Nord-Sud reliant l’Allemagne et le Luxembourg à la Méditerranée en passant par Strasbourg, l’Alsace et la Bourgogne-Franche-Comté.
La LGV Rhin-Rhône permet l’interconnexion avec des lignes à grande vitesse, existantes ou en projet, en Allemagne (Cologne-Francfort-Bâle), en France (Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur), en Espagne (Madrid-Barcelone-Figueras) et en Italie (Lyon-Turin-Trieste).
La LGV Rhin-Rhône est un projet global qui comporte 3 branches – Est, Ouest et Sud:
- la branche Est (Genlis – Lutterbach), tronc commun aux flux de voyageurs Est/Ouest et Nord/Sud
- la branche Ouest (Genlis – Aisy-sur-Armançon), prolongeant ce tronc commun en ligne nouvelle jusqu’à la ligne LGV Sud-Est vers Paris
- la branche Sud, une ligne nouvelle d’un point de la branche Est entre Dole et Dijon vers Lyon
Les trois branches Est, Ouest et Sud ne pouvant, pour des raisons essentiellement économiques, être réalisées en concomitance, il a été décidé de phaser les études et les travaux en privilégiant dans un premier temps la branche Est en tant que tronc commun aux autres réalisations. Néanmoins, le projet a toujours été considéré comme un ensemble, dont toutes les parties, même à des stades d’avancement différents, sont importantes.
Le principal intérêt socio-économique de la LGV Rhin-Rhône se situe sur le développement du trafic ferroviaire Nord-Sud européen, de l’Allemagne et la Suisse alémanique vers Lyon et le Sud de la France, tant sur le plan économique où les similitudes et les potentialités de coopération des différents bassins économiques sont flagrants (automobile, pharmacie, chimie etc.) que sur le plan touristique.
A l’échelle territoriale française la LGV Rhin-Rhône rapproche les différentes agglomérations du couloir Rhin-Rhône entre elles et avec les grandes métropoles européennes. Elle devrait ainsi accompagner l’évolution des territoires frontaliers de l’Est de la France dans leur mutation d’une économie fondée sur des grands sites industriels vers une économie plus en réseau.
La LGV Rhin-Rhône au cœur du Réseau Transeuropéen de Transport
Le traité de Maastricht a chargé l’Union européenne de contribuer à l’établissement et au développement de réseaux transeuropéens dans les secteurs des infrastructures de transport, des télécommunications et de l’énergie. Ces réseaux doivent contribuer à développer le marché intérieur, accroitre la compétitivité de l’Union européenne au niveau mondial ainsi qu’à renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale au sein de l’Union.
La politique du Réseau transeuropéen de transport (RTE-T) vise la mise en place à l’échelle de l’Union européenne d’un réseau efficace de voies ferrées, routes, voies navigables, routes maritimes, ports, aéroports et terminaux ferroviaires. Le réseau est structuré autour d’un réseau central représenté par neuf corridors, à réaliser avant 2030, et un réseau global qui doit être achevé à l’horizon 2050.
La LGV Rhin-Rhône est inscrite dans le plan de travail du corridor Mer du Nord Méditerranée du RTE-T comme un projet permettant de traiter un maillon manquant, à réaliser avant 2030. L’inscription de la LGV Rhin-Rhône dans le plan du travail du corridor le rend éligible aux financements européens dans le cadre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE).